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La génèse

Il est environ 20 heures lorsque Martin Argyroglo, placé près du centre de la place de la Nation, immortalise au 35 mm l'envahissement de la statue par les manifestants venus afficher leur soutien à la liberté d'expression. Dans son viseur : un homme qui manie le crayon comme l'épée, un fumigène, un drapeau bleu-blanc-rouge, des crayons, des pancartes, et des "Charlie" partout. Spécialisé dans l'architecture, domaine dans lequel on lui commande des images "bien droites", le photographe de la plateforme Divergence tente de mettre de l'ordre dans le chaos.

"Je fais d'abord des photos horizontales, en coupant la statue. Le résultat n'est pas satisfaisant. J'opte alors pour une composition verticale", raconte Martin Argyroglo.

Après la prise de vue, le photographe, à mille lieues de se douter que l'une de ces images va faire le tour de la planète, ne consulte pas immédiatement ses fichiers sur l'écran de son appareil. Mieux : il rentre chez lui... et boit un verre avec des amis. À minuit passé, Martin Argyroglo envoie une photo sur Twitter, "pour participer". "J'ai posté celle-là sans me poser la question de savoir si c'était la meilleure de la série, ni même avoir l'intention de la vendre", relate-t-il.

Le lendemain, Martin Argyroglo découvre que son message a été retweeté des milliers de fois et se voit contacter par de nombreux médias français et étrangers.

Modeste, il se montre gêné par l'ampleur du succès. "Chez Divergence, il y a plein de photographes que j'admire beaucoup et qui font ce genre de photos mieux que moi. Je me sens un peu opportuniste d'avoir pris cette photo..."

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